Le 3e Festival du Film Franco-Arabe de Noisy-Le-Sec s’est ouvert ce 7 novembre de belle manière au mythique cinéma le Trianon par May In the Summer, une comédie très juste et très sensible de Cherien Dabis.
May, jeune jordanienne installée à New York, vient passer l’été en famille à Amman. Chrétienne de confession, elle s’apprête à épouser un musulman, au grand dam de sa mère pratiquante. May peut néanmoins compter sur le soutien de ses deux sœurs cadettes, aux mœurs plus libérées… Ce portrait de femme, brosse aussi en filigrane celle d’une famille moderne en équilibre entre modernité et tradition. Magnifiquement interprétés par Cherien Dabis, elle-même mais aussi par ALIA SHAWKAT et NADINE MALOUF, ce film nous fait voir les hésitations , le doutes d’une jeune femme aux prises avec les choix de la vie. Très newyorkais de facture et d’esprit – Comment ne pas penser à un Woody Allen ! – ce long métrage illustre remarquablement les questionnements de la vie contemporaine et la difficulté de faire coexister les diverses appartenances. C’est ce sens que ce film est moderne, très moderne. Bien que radicalement différente de Myriam, la jeune beurette de Bande de filles, de E. Sciamma, May, l’intellectuelle transculturelle, belle et brillante , se trouve confrontée au même dilemme : comment véritablement devenir une femme libre par delà les rôles sociaux convenus. Illustration supplémentaire s’il en est que c’est sur la femme que repose non seulement l’avenir de l’homme mais sa modernité, comme l’avait dit André Breton. C’est la raison pour laquelle ce sont bien les filles et leur éducation qui constitue le plus fort rempart contre les intégrismes. Le rapt des 300 lycéennes en est , hélas, l’illustration. Le festival se poursuit jusqu’au 16 novembre voir le programme sur www.cinematrianon.fr