Poésie de la Frontière/Frontière de la poésie

Poésie de la frontièreDans le cadre du Printemps des poètes dédié à la Frontière et la poésie, le collectif Linguafranca invite Gabriella Scheer, comédienne germano-brésilienne, Ghislaine Brault, fondatrice des éditions La feuille de Thé et Fulvio Caccia, poète et chercheur franco-italo-canadien qui présentera pour l’occasion Ti voglio bene son 7e recueil avec six encres de l’artiste Richard Killroy et une pièce musicale de Damien Caccia sous forme d’un QR code.

LE PRINTEMPS DES POETES

Cette rencontre intitulée Poésie de la Frontière/Frontière de la poésie s’inscrit également dans le cadre d’Agora Franca proposé par le collectif Linguafranca afin de réfléchir aux voies de la transculturation aujourd’hui. Elle aura lieu le vendredi 10 mars à 19 h, à la Maison d’Amérique latine, au petit auditorium, 217 bd St-Germain à Paris. Elle se déroulera, sous forme de table ronde et sera suivie d’un récital de poésie accompagné à l’accordéon par Victor Dupuys.

LES INVITES

Où se trouve la frontière ? Faut-il l’abolir ou plutôt la traverser au sens propre et figuré ? C’est ce que fait Fulvio Caccia. Ti voglio bene prend sa source au croisement de la musique et de la poésie (Valéry) au moment où l’un devient l’autre. Sa manifestation est celle du combat amoureux : l’âme s’oppose, fuit devant l’esprit — et vice versa — dans un chassé-croisé amoureux. Cette confrontation, entre le poème et le non-poème, est toujours d’actualité. Voilà pourquoi le titre est « une déclaration d’amour » formulée dans l’autre langue : pour se souvenir d’où l’on vient. Ti voglio bene. Fulvio Caccia a obtenu le prix du Gouverneur général du Canada pour son recueil Aknos, équivalent du Goncourt de poésie. Ses poèmes ont paru dans les principales revues françaises et canadiennes.

Gabriella Scheer est née à Rio ; elle vit son enfance au Brésil et s’installe à l’adolescence en Allemagne. Diplômée à l’École d’Art dramatique de Munich, elle participe à un stage avec Lee STRASSBERG en 1979 et débute sur scène en langue allemande. Des coproductions de cinéma et télévision l’emmènent plusieurs fois en France et peu à peu, Paris devient son « port d’attache ». Elle y participe aussi au Théâtre Invisible avec Augusto BOAL. Directrice artistique de Scènes brésiliennes, créées en 1999, elle joue et met en scène des adaptations scéniques de la littérature brésilienne et lusophone. Invitée au Festival Metropolis Bleu 2017 à Montréal pour présenter Agua Viva de Clarice LISPECTOR, elle reçoit le prix Littérature hors frontières pour sa contribution.

Ghislaine Brault, Directrice des éditions La feuille de thé. Cette ancienne enseignante fonde sa maison d’édition dans la foulée du Salon de thé qu’elle inaugure en 1982 dans le pays d’Auge. En 1992, il devient salon de thé littéraire. Le pli est pris et en 2005 est donc constituée la SARL Les Puces Gourmandes qui gère la maison d’édition La Feuille de thé. Depuis, l’aventure continue.

LE COMBAT POUR LA POESIE

La transculturation n’est pas une autre expression à la mode que l’on confond allégrement avec multiculturel ou interculturel. C’est un pure émanation latino américaine, et plus exactement cubaine. Elle vient de « transculturation » forgée dans les années trente par l’éthnolgue Fernando Ortiz , disciple de Malinowski, pour rendre compte de l’identité nationale cubaine , la « cubanitad », la singularité de son île natale.

Ce terme allait faire florès . le célèbre psychiatre Georges Devereux va l’utiliser pour qualifier la « psychiatrie transculturelle » mais l’abandonnera plus tard estimant qu’il avait été trop dévoyé. En effet depuis les années les années 70 et 80, il est utilisé à toute les sauces comme adjuvant à la transformation oubliant ses origines.

Il est urgent de lui restituer son sens originel et de rendre à Ortiz ce qui revient à Ortiz comme l’écrivait d’ailleurs son maître Malinowski. Car en effet par ce biais pour l’Amérique latine n’est plus objet mais sujet. elle interprète le monde, le nomme au lieu d’être interprété et nommé par lui . Et notamment par les grandes puissance coloniales. D’abord par les cartographes allemands lors du congrès géographique de Saint-Dié en 1507 qui donnent le nom d’Amérique a partir du nom d’Americo vespucci. Puis par les visées coloniales de Napoléon III. C’est le Français Michel Chevalier qui mit alors en avant un concept de « pan-latinité » destiné à promouvoir les ambitions françaises en opposant les régions de langue romane (espagnol, portugais, et français) dans les Amériques, aux régions de langue anglaise

Entrée libre dans la limite des places disponibles.

Information : contact@linguafrancaonline.org www.linguafrancaonline.org

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