LES ASSOCIATIONS FRANCO-ALLEMANDES ET LA PLACE DES JEUNES

A la veille de la célébration des accords de l’Elysée entre la France et l’Allemagne, il nous a paru opportun de publier ici les réflexions  de Gérard Thieser  qui préside depuis de nombreuses années  aux  destinées de la  Fédération  des associations franco-allemandes pour l’Europe. Gérard Thieser est également adhérent de l’ODC. Ce  texte a  été initialement  publié sur www.fafapourleurope.eu

Les relations franco-allemandes ont émaillé les 60 dernières années d’une manière continuelle et grandissante au fil des décades – et ceci avec des hauts et des bas. Elles ont indiscutablement contribué à transformer nos Sociétés française et allemande. Ces relations, omniprésentes maintenant, se placent essentiellement dans  trois  domaines suivants – la politique , l’économie  et la société civile- avec des interactions nombreuses et régulières.

Aujourd’hui, mon propos concernera le 3e volet, c. à d. la société civile et ses associations franco-allemandes.

Je vous propose les trois étapes suivantes :

1°) La rétrospective du chemin parcouru par les Français et les Allemands  au cours du 20e siècle,

2°) La décade de transition au moment de l’élargissement de l’UE vers l’Europe centrale et orientale,

3°) L’évolution future des Associations franco-allemandes et le rôle des jeunes Français et Allemands chargés de la relève des générations de la guerre et de l’après guerre.

 

1°) La rétrospective du chemin parcouru par les Français et les Allemands au cours du 20e siècle

Après la terrible confrontation de nos deux peuples durant la première guerre mondiale,  l’espoir d’un  rapprochement naissait avec les Accords de paix de Locarno conclus en 1925 par Aristide Briand et Gustav Stresemann, tous deux Prix Nobel de la Paix l’année suivante, et qui ont fait dire à Gustav Stresemann :

“Frankreich ist mit Deutschland in eine Schicksalsgemeinschaft verkettet”

“La France et l’Allemagne sont enchainées dans une communauté de destin”

En 1928 a été créée la 1ère Association Franco-Allemande, la Deutsch-Französische  – Gesellschaft de Berlin,  dont des membres du Präsidium  n’étaient autres que Thomas MANN, André GIDE, Konrad ADENAUER, Albert EINSTEIN, Otto DIX, Georges DUHAMEL ainsi que d’autres intellectuels et artistes.

Par la suite d’autres Associations Franco-Allemandes ont vu le jour à Frankfurt, Breslau, Paris, Sens, Le Havre et dans d’autres villes françaises et allemandes.

Cet élan a été interrompu par l’avènement du régime nazi, et il a fallu attendre la fin de la deuxième guerre mondiale pour voir Français et Allemands se rapprocher de nouveau.

Dans cette perspective,  le 9 mai 1950 est une date de la plus grande importance, je veux dire celle de la déclaration de Robert SCHUMAN, Ministre français des Affaires Etrangères de l’époque. Cette déclaration est précédée d’une déclaration  liminaire dont la vision nous apparait aujourd’hui dans toute son ampleur et toute sa force :

« Messieurs,

« Il n’est plus question de vaines paroles, mais d’un acte, d’un acte hardi, d’un  acte constructif.  La « France a agi et les conséquences de son action peuvent  être  immenses.

« Nous espérons qu’elles le seront.

« Elle a agi essentiellement pour la paix. Pour que la paix puisse vraiment courir « sa chance, il faut « d’abord qu’il y ait une Europe. Cinq ans, presque jour pour  jour, après la capitulation sans « conditions de l’Allemagne, la France accomplit  le premier acte décisif de la construction « européenne et y associe l’Allemagne.  Les conditions européennes doivent s’en trouver « entièrement transformées.  Cette transformation rendra possible d’autres actions communes « impossibles  jusqu’à ce jour. L’Europe naîtra de tout cela, une Europe solidement unie et « fortement  charpentée. Une Europe où le niveau de vie s’élèvera grâce au  groupement des «  productions et à l’extension des marchés qui provoqueront  l’abaissement des prix.

« Une Europe, où la Ruhr, la Sarre et les bassins français travailleront de concert  et feront profiter « de leur travail pacifique, suivi par des observateurs des  Nations Unies, tous les Européens, sans « distinction qu’ils soient de l’Est ou de  l’Ouest, et tous les territoires, notamment l’Afrique qui « attendent du Vieux  Continent leur développement et leur prospérité.

Et la Déclaration débute avec la phrase devenue célèbre :

« La paix mondiale ne saurait être sauvegardée sans des efforts créateurs à la  mesure des dangers « qui la menacent.

Parmi les efforts qui furent entrepris, il faut citer les jumelages de villes françaises avec des villes allemandes. Le premier a été conclu dans cette même année de 1950 à l’initiative du Maire de Montbéliard, ancien déporté et rescapé de Buchenwald, avec la ville de Ludwigsburg dans le Bade-Württemberg.

En 1957, la même année que la signature des Traités de Rome, les premières associations franco-allemandes d’Allemagne et de France se sont réunies à  l’initiative du Chancelier Adenauer et à l’invitation  de Madame Elsie KÜHN-LEITZ dans la ville de Wetzlar. C’est la naissance du « Arbeitskreis Deutsch-Französischer Gesellschaften in Deutschland und Frankreich », l’origine  de nos deux fédérations-sœurs

VDFG – Vereinigung Deutsch-Französischer Gesellschaften  et

FAFA – Fédération des Associations Franco-Allemandes

plus tard complétées par les mentions  « FÜR EUROPA » et « POUR L’EUROPE »

En 1959, 70 partenariats franco-allemands avaient déjà vu le jour, et, après la signature du Traité de l’Elysée le 22 janvier 1963 entre le Président français Charles de Gaulle et le Chancelier allemand Konrad Adenauer  jusqu’à la fin des années 80,  les jumelages franco-allemands entre les régions, villes et villages de nos deux pays se sont créés au rythme d’environ 50 par an.

A la fin du 20e siècle existaient plus de 2000 accords de partenariats franco-allemands ayant largement contribué, avec le concours financier très important de l’Office franco-allemand pour la Jeunesse, à sceller l’amitié et la réconciliation entre les peuples français et allemands, à telle enseigne que nous avions commencé à « baisser la garde » :

–         en « banalisant » nos relations bilatérales et

–         en laissant l’apprentissage de la langue du partenaire décliner fortement.

Mais une voix s’est fait entendre en 1999, c’est celle de l’Ambassadeur François SCHEER au moment de quitter son poste à Bonn. Il a dit tout l’estime qu’il porte au travail des Associations Franco-Allemandes et précise entre autre :

« A la fin de ce 20e siècle, dans notre Europe complexe, le moteur franco- allemand ne peut « vraiment tourner que si nos 2 peuples entreprennent de  nouveaux efforts en vue de la « compréhension mutuelle.

« Ces efforts ne peuvent pas seulement venir des gouvernements et de leurs  administrations. Le « travail de réconciliation débuté il y a plus de 40 ans doit  revêtir toute sa signification dans « l’échange entre Français et Allemands.

« Il est du devoir des Associations Franco-Allemandes de se consacrer à cette  tâche, pas seulement « lorsque le ciel entre la France et l’Allemagne est au beau  fixe, mais également et surtout « lorsqu’apparaissent les nuages.

« Quelque soient les difficultés, n’ayez cesse d’entretenir la flamme de l’amitié  franco-allemande « qui est aussi vulnérable qu’elle n’est nécessaire.

Je partage pleinement cette préoccupation de la vulnérabilité de notre amitié, et elle est le motif de mon engagement dans le franco-allemand à mon âge avancé.

Sarrois d’origine, je viens d’une région qui a connu 2 millénaires de conflits armés, à commencer par la guerre des Gaules de Jules César pour se terminer à la destruction totale par le 3e Reich d’Adolf Hitler.

A l’image de Robert Schuman, fils d’un père lorrain et d’une mère luxembourgeoise, je porte les stigmates qui poussent inlassablement vers la recherche de la paix.

Et, pour surtout ne pas oublier, je conserve près de moi deux objets insolites:

–                     d’abord la prothèse de la main droite de mon père amputée lors de la bataille de Stalingrad, jeune soldat de la Wehrmacht, 36 ans et père de 3 garçons en bas âge,

–                     et puis un morceau de la grille du rideau de fer de la région de Quedlinburg en Thuringe et qui avait si douloureusement séparé mon pays d’origine pendant 28 longues  années.

 

2°) La décade de transition au moment de l’élargissement de l’Union Européenne vers l’Europe centrale et orientale

 

En ce qui me concerne, jeune retraité, dégagé des contraintes professionnelles, j’ai presque instinctivement  fait le choix de me consacrer aux relations franco-allemandes de la Société Civile :  de 2001 à 2005 en qualité de Président du Comité de jumelage de la ville de Clamart jumelée avec la ville de Lüneburg en Basse-Saxe,  avant de rejoindre le Conseil d’Administration de la FAFA pour l’Europe  en 2006 et d’être chargé de la création de l’Union Francilienne des Associations Franco-Allemandes pour l’Europe en 2007.

Un an plus tard, lors du 53e Congrès des Associations Franco-Allemandes de France et d’Allemagne à Rosny-sous-Bois, j’ai été élu Président de la FAFA pour l’Europe succédant à M. Bernard Lallement, actuellement Président d’honneur de notre fédération.

Tout ceci pour vous dire que, sur le tard,  j’ai eu la chance de toucher à la réalité  de la Société Civile Franco-Allemande durant la 1ère décade de ce siècle, au cours de laquelle des évolutions importantes ont pris place – sans oublier la création de la chaîne  de télévision franco-allemande ARTE au début des années 90 ou la brigade franco-allemande :

2.1°) Voyons tout d’abord un certain nombre d’évènements et de décisions politiques qui ont contribué à redonner un nouvel élan aux rapports franco-allemands :

  • en 2002, Français et Allemands se sont retrouvés dans leur position commune de refus d’intervenir militairement en Irak,
  • en 2003, à l’occasion du 40e anniversaire des Accords franco-allemands de l’Elysée, les parlementaires français et allemands, au grand complet, se sont réunis pour la première fois à Versailles, et la décision fut prise de célébrer dorénavant tous les ans le 22 Janvier comme JOURNEE FRANCO-ALLEMANDE.
  • en 2004 fut annoncé officiellement à Sarrebruck par le Ministre de l’Education Nationale, M. Fillon, et le plénipotentiaire de la République fédérale d’Allemagne pour les affaires culturelles franco-allemandes, M. Müller, le plan d’action pour la langue du partenaire ;
  • avec 4 mesures applicables en France : 1°) le maintien de l’enseignement de l’allemand sur la totalité du territoire des académies ; 2°) l’augmentation de 20 % en 5 ans des effectifs d’élèves apprenant l’allemand à l’école primaire ; 3°) la poursuite de l’enseignement de l’allemand au collège partout où il est assuré à l’école ; 4°) l’augmentation de 50 % en 5 ans du nombre de classes bi-langues anglais/allemand en sixième ;
  • Un autre évènement de très grande portée s’est déroulé la même année, c’est l’élargissement de l’Union Européenne vers l’Europe centrale et orientale qui n’a pas manqué de provoquer des besoins de concertation, de positionnement et d’action au couple franco-allemand;
  • En 2005, une réforme et un accord intergouvernemental à propos de l’Office Franco-Allemand pour la jeunesse ont pris place;
  • En 2006, sur proposition d’un parlement de jeunes franco-allemands réunis 3 ans auparavant,  le premier Manuel d’histoire franco-allemand voit le jour, couvrant la période de 1945 à ce jour et destiné aux terminales en France et en Allemagne, suivi du 2e Manuel, 2 ans plus tard, couvrant la période de 1815 à 1945 pour les 1ères en France et en Allemagne, le troisième tome étant prévu pour cette année, de l’Antiquité à 1815
  • 1er semestre 2007 : Présidence allemande de l’UE avec la nécessité de préparer le Traité de Lisbonne après les NON français et hollandais au Traité constitutionnel en mai 2005 ;
    • 2ème semestre 2008 : Présidence française de l’UE et adoption du Traité de Lisbonne ;
    • L’année 2009 avec la crise financière mondiale nécessite des actions communes européennes avec un leadership franco-allemand ;

Force est de constater que la mondialisation des relations des pays entre eux dans tous les domaines de la vie  avec ses interdépendances et l’importance grandissante des pays émergeants tels les pays du BRIC (Brésil, Russie, Inde et Chine) font prendre conscience aux gouvernements Européens – Français et Allemands en tête – de la nécessité de  serrer les rangs.

2.2°) Maintenant, laissez-moi vous dire que, pendant cette décade, la Société Civile et ses associations ont pris conscience, à l’image des politiques, de la croisée de chemins à laquelle nous nous trouvions dans le domaine des relations franco-allemandes.

Pour une meilleure compréhension de la situation et de mes actions par la suite,  je veux citer quelques phrases de mon prédécesseur, M. Bernard Lallement, contenues dans son

« Point de vue sur la Société Civile franco-allemande »

rédigé  et diffusé  en 2005.

Il écrivait :

« En somme, tout se passe trop souvent comme si le franco-allemand était la  propriété exclusive « des gouvernements. Or, la société civile considère qu’il  n’en est rien, la volonté de réconciliation, « d’amitié et de coopération ayant été  dès 1945 au moins aussi forte de la part des deux « populations que celle des  hommes politiques, lesquels n’ont élaboré et signé le Traité de l’Elysée « qu’en 1963.

« Il résulte de cette appropriation abusive du franco-allemand par l’Etat et de ce  quasi abandon à « ses propres forces de la société civile associative (au  demeurant vieillissante et en voie de « découragement devant une telle attitude  des autorités publiques), que le contenu humain du « voisinage franco-allemand  se trouve sérieusement menacé aujourd’hui, d’autant plus que « l’élargissement de l’Europe dilue la priorité franco-allemande, tout spécialement aux yeux des « jeunes.

« Aussi le moment est-il venu de réagir. Réagir, certes, mais comment ?

« Tout d’abord en reconnaissant qu’il y a beaucoup de notre propre faute dans la  situation actuelle, « puis en tirant de ce constat la conclusion pratique qui  s’impose.

« La voix des associations franco-allemandes n’est pas entendue tout  simplement parce qu’elle « n’est pas audible. Les associations ne sont pas  consultables parce qu’elles n’ont pas su ou pas «voulu, mettre en œuvre, en  s’organisant entre elles, un processus de convergence de leurs « opinions, de  leurs positions et de leurs besoins, aboutissant à un organe vers lequel  pourraient « commodément se tourner les deux ministres français et allemand  chargés de la  coopération « franco-allemande et de la relation avec la Société civile. Les associations sont dispersées sur « tout le territoire. Chacune,  préoccupée  essentiellement de mener à bien ses propres activités, ne « se sent  concernée par  un autre niveau du franco-allemand que le sien.

 

Vous aurez compris que ma feuille de route franco-allemande se lisait entre ces lignes, ce qui conduisait presque naturellement vers  mon élection au CA de la FAFA en 2006 lors du Congrès de St. Etienne, ma mission de la création de l’Union Régionale d’Ile de France en début 2007 et l’élection au poste de Vice – Président de la FAFA la même année au Congrès de Wetzlar, puis l’élection au poste de Président de la FAFA en 2008 lors du Congrès de Rosny-sous-Bois

 

Une ascension, tambour battant, qui oblige de passer à l’action !

 

3°) L’évolution future des Associations franco-allemandes et le rôle des jeunes Français et Allemands en charge de la relève des générations de la guerre et de l’après-guerre

Il est évident pour  tous qu’une situation telle que décrite par mon prédécesseur exige de profonds changements dans nos comportements pour redresser la barre et naviguer vers des horizons plus prometteurs, prenant en compte une Société du début du 21e siècle, complètement différente de celle des années 50, à savoir : multinationale, multiethnique, multicolore et multilingue sans évoquer toutes les autres transformations telles que les médias, les nouvelles technologies de communication, les facilités de la mobilité, etc….

Toutefois, quelque soient les évolutions des tendances, une condition s’impose pour agir avec efficacité, c’est l’existence d’un réseau fort, et pour bâtir ce réseau franco-allemand fort pour faire face aux défis des années à venir, j’ai choisi, dès mon élection, le mot

 

RAPPROCHEMENT

Comme mot-clé de mon action, en vue d’engendrer la nouvelle dynamique franco-allemande pour l’Europe.

3.1°) Rapprochement FAFA – EFA

En France cohabitent 2 fédérations franco-allemandes depuis plus de 50 ans : la FAFA pour l’Europe et les Echanges Franco-Allemands précédemment appelée France-R.D.A. Les 2 fédérations continuaient à s’ignorer en dépit de la chute du mur.

Ne pouvant me satisfaire de cette situation, j’ai proposé en 2008 le dialogue à la Présidente des EFA, Mme. Nicole BARY, et après une 2e réunion en 2009, la décision fut prise d’agir dorénavant en commun,  chaque fois que le projet s’y prête. Cet accord entre nos 2 fédérations a été salué par des applaudissements nourris de la part des Associations Franco-Allemandes réunies en congrès à Duisburg en octobre dernier.

Le 1er projet commun est la réalisation d’un argumentaire en faveur de la relance de l’apprentissage de la langue allemande par nos associations auprès des associations de parents d’élèves, ceux-ci étant les principaux prescripteurs.

L’enseignement de la langue allemande dès le primaire est la principale préoccupation de nos adhérents.

3.2°)  Rapprochement des associations/comités de jumelage entre eux

Le processus a débuté par la structuration de notre organisation avec de nouvelles Unions régionales et en réactivant celles qui existent déjà.

En 2007, nous avons créé l’Union Francilienne, en 2009 l’Union Rhône-Alpes et en 2010 nous envisageons la création de l’Union de Méditerranée groupant PACA et Languedoc-Roussillon.

En 2011, nous projetons la création d’une Union Régionale groupant la Basse et la Haute Normandie.

Les Unions régionales existantes de Bretagne, Nord et Est sont en cours de redynamisation.

Ainsi, nous renforcerons notre réseau et deviendrons d’une part audibles, mais également crédibles pour les pouvoirs publics.

3.3°) Rapprochement avec les pouvoirs publics, les institutions et les organisations ayant des buts proches de la nôtre

Dès ma prise de fonction de Président, j’ai pris des contacts avec le Goethe Institut et l’Ambassade d’Allemagne où nous siégeons au StAdaF (Ständiger Ausschuss deutsch als Fremdsprache), cette dernière ayant permis de financer l’argumentaire cité plus haut.

Parallèlement, nous nous sommes rapprochés de l’ADEAF – Association pour le Développement de l’Enseignement  de l’Allemand en France – qui réunit les professeurs d’Allemand militant depuis plus de 30 ans pour l’apprentissage de la langue allemande.

Nous entretenons des contacts réguliers avec le MAE, en particulier le Secrétariat Général franco-allemand.

Au siège du ME-F, dont je suis membre, se sont réunis début 2008 à mon initiative et en accord avec M. J.-L. Gasquet, Président du Centre de liaison d’Ile-de-France les présidents départementaux du ME-F avec les responsables de l’UFAFA pour l’Europe  pour décider, là encore, d’agir le plus possible ensemble pour des projets communs, comme cela a été fait p.ex. lors de la célébration de la journée franco-allemande en 2008 à Clamart en présence de Messieurs Jérôme Clément d’ARTE et Louis Gallois d’EADS.

3.4°)  Rapprochement entre les Associations de la FAFA et de la VDFG

Ceci afin de réaliser davantage de projets communs que par le passé. Ce sera la concrétisation de ce que nous avons appris, Français et Allemands, pendant la phase de réconciliation, c.à.d. de nous faire des concessions mutuelles à l’image de ce que font les salariés des entreprises bi – nationales qui travaillent ensemble et intègrent des équipes d’autres nations européennes.

C’est dans cet esprit que j’ai pu annoncer le 2 avril dernier au nom de nos deux Fédérations FAFA et VDFG la décision prise par nos deux Conseils d’Administration d’œuvrer ensemble pour une intensification des relations dans le cadre du Triangle de Weimar. Certains parmi vous étaient présents au Palais de Monaco.

3.5°)  Rapprochement des générations

Ceci est ma principale 3préoccupation, car il détermine la survie de notre fédération. Nous avons donc commencé à nous en occuper très concrètement dès mon arrivée à la FAFA pour l’Europe en intensifiant nos relations avec l’Office Franco-Allemand pour la Jeunesse (l’OFAJ).

Au Congrès de Rosny-sous-Bois, des Jeunes et leurs Encadrants ont présenté 12 projets différents et innovants (e-learning ; e-concert 😉 et un dîner intergénérationnel a réuni les jeunes avec leurs ainés.

Le 15 juin dernier, nous avons organisé avec le concours de SE M. l’Ambassadeur d’Allemagne et l’OFAJ une journée du dialogue intergénérationnel dans les locaux de l’Ambassade réunissant 20 jeunes et 20 ainés de nos Associations. Cette rencontre était très réussie et nous envisageons une nouvelle réunion cette année.

Ces divers rapprochements donneront naissance à une fédération revigorée, adaptée aux attentes et exigences de ce début du 21e siècle, en mesure de se proposer comme modèle  à nos partenaires des autres pays européens qui ont déjà conclu de nombreux partenariats et jumelages de leur côté.

Je recommande pour les Français en particulier de saisir cette occasion historique unique d’alliance avec les Allemands d’agir ensemble beaucoup plus intensément encore en direction des pays de l’Europe centrale et orientale.

Nos différences constituent par leur complémentarité notre force, lorsque nous agissons de concert. Etant le noyau dur de l’Europe, il nous appartient d’être inventifs, selon les paroles de Robert Schuman, pour créer des passerelles avec les autres pays européens.

 

Et cela impose d’attacher la jeune génération à la cause franco-allemande.

Depuis le Traité de l’Elysée en 1963, de très nombreux jeunes Français et Allemands ont pu se rencontrer grâce aux soutiens financier et logistique de l’OFAJ – Office franco-allemand pour la jeunesse.

 

Les objectifs de l’OFAJ sont de :

–         renforcer la coopération franco-allemande et la connaissance réciproque à tous les niveaux de la société

–         transmettre des compétences pour l’Europe

–         susciter l’intérêt pour la langue du partenaire

–         favoriser l’apprentissage interculturel, dans la vie personnelle et professionnelle

–         transmettre à des pays tiers les expériences des échanges franco-allemands et de la réconciliation

La direction de l’OFAJ est assurée par un tandem composé par 2 Secrétaires Générales, l’une allemande, Madame Kuntz, l’autre française, Madame Angrand, qui est venue nous parler de son livre sur les idées reçues sur l’Allemagne en novembre dernier.

Le financement de l’OFAJ est assuré à parts égales par nos 2 états. Il était en 2007 de 20,5 millions d’euros.

Depuis 1963, l’OFAJ a permis à plus de 8 millions de jeunes Français et Allemands de participer à 300 000 rencontres.

Chaque année, l’OFAJ soutient 11 000 programmes d’échange auxquels participent 200 000 jeunes.

Il nous appartient désormais :

non seulement de poursuivre voire augmenter les efforts en direction de nos jeunesses pour permettre d’élargir leur connaissance des autres pays européens au-delà du cercle franco-allemand,

mais aussi et surtout de les intégrer dans nos associations et comités de jumelages

Comment faire pour attirer – et garder ces jeunes ?

Cette question a été abordée au cours d’un récent colloque de l’OFAJ à Leipzig : il n’y a pas de recette miracle, mais quelques principes à ne pas oublier de mettre en pratique .

Avant de mentionner ces principes, il est bon de souligner que nos associations/comités de jumelage franco-allemands ne sont pas un but, ni une fin en soi, mais qu’ils représentent un outil pour connaître d’autres cultures et construire  l’Europe.

Après 1945, c’est l’esprit de réconciliation qui était le moteur des associations et jumelages franco-allemands.  Aujourd’hui, les jeunes sont moins tournés vers cet idéal, mais recherchent le concret comme p.ex. la recherche d’un stage , des échanges entre apprentis, des études universitaires ou des activités communes.

Un jeune entrant dans les conseils d’administration  de nos associations/comités de jumelage déjà anciens n’y restera pas plus de 3 mois s’il n’y trouve pas intérêt et autonomie.

Quels sont majoritairement les raisons pour lesquelles un jeune se sent motivé de participer à nos activités ?

1°) Forger sa personnalité et trouver un épanouissement personnel

2°) Préparer son avenir : études, stages, connaissance de la civilisation

3°) Activités à thèmes : sports, culture (musique, création, arts plastiques, etc…)

4°) Influence des amis ou de la famille qui ont déjà pratiqué les échanges.

L’OFAJ estime que 2 au moins de ces points soient réunis pour motiver 1 jeune.

Dans la réalisation d’activités, plus que la forme des rencontres ou les modalités de coopération ou de vie collective, c’est l’organisation par les jeunes eux-mêmes ou leur participation très large à la conception et au contenu des activités qui doit entrer en ligne de compte. Il est nécessaire de leur accorder un budget, de l’autonomie, le choix des projets, mais toujours avec le concours  et les conseils bienveillants d’un tuteur.

Les associations et comités de jumelage pour être actifs reposent sur le dynamisme de leurs adhérents. Les échanges scolaires, les rencontres sportives, associatives, culturelles constituent la base d’un partenariat efficace et porteur. Puissent les jeunes s’en convaincre et nous aider à pérenniser l’amitié et la collaboration que leurs aînés ont mises en place.

 

Conclusion

En conclusion, je souhaite vous livrer la traduction de la fin du dernier chapitre du premier numéro du cahier « Vaterland Europa »  du mois de février 1951 intitulé

 

« Un nouvel esprit pionnier »

 

« Le chemin vers les Etats-Unis d’Europe n’est pas long, et il n’est pas pénible.

 

« Il n’est certes pas très facile, et il exige des efforts et quelques sacrifices. Mais  que sont-ils  par « rapport aux sacrifices que nous avons déjà faits par la force  des choses et  par rapport à ceux que « nous devrions faire à nouveau, si nous ne  nous unissions pas ?

 

« Nous aimons tous notre pays d’origine – notre HEIMAT. Avec un nouvel  esprit pionnier, faisons « de l’Europe une plus grande patrie – VATERLAND  afin que nous conservions notre patrie « actuelle dans une HEIMAT plus vaste.

 

« Un état fédéral pour les Européens : avec une constitution démocratique, avec  un parlement, un « gouvernement, un  passeport, un drapeau et un hymne – les  institutions et les symboles de la « liberté, de la sécurité, de la prospérité et de la  paix.

« Il dépend de chacun de nous qu’il en soit ainsi.

« Vive l’Europe !

Le 2 février 2010

Gérard THIESER

Président FAFA pour l’Europe

 

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