Twitter est un formidable outil de mesure de l’expression personnelle et de l’information. Utilisé par les particuliers mais aussi les entreprises et les administrations, il est l’instantané des sujets « chauds » de notre monde interconnecté. C’est la raison pour laquelle la twittosphère est devenue très vite un sismographe mondialisé des tendances du moment. Par leur opinion, leurs coup de cœur, le parisien branché comme le paysan de l’Ohio participent l’un comme l’autre à l’orientation de cet espace commun dont la diversité est évidente. Mai si celle-ci est consubstantielle au monde virtuel que nous fréquentons chaque jour, la diversité culturelle en tant que thème brille par son absence dans la twittospshère. Comme si dans la langue de Molière, la diversité culturelle restait l’apanage de quelques rigoristes universitaires, alors qu’elle est un sujet au centre de notre actualité et dont la déclinaison politique peut induire une transformation en profondeur. Pourquoi cette curieuse absence ? Est-elle due à notre modèle jacobin et centralisé qui laisse trop facilement à nos amis anglo-saxons la place à la relation personnelle et à la communauté trop souvent réduite au « communautarisme » ? C’est probable.
Twitter comme les réseaux sociaux et l’économie qu’ils induisent mettent au premier plan l’expression de l’individu et donc du consommateur plutôt que celle des institutions et des organisations et donc celle de l’offre. D’où la prolifération des messages quotidiens dans l’espace anglo-saxon (#culturaldiversity). Plus prolifique, directe et expressive, la twittosphère anglophone exprime les envies du moment tels ce message d’amour et de spontanéité d’un certain Danish Khan (@danahmedkhan) :
#love #respect for all the cultures in the world #culturaldiversity ❤
— Danish Khan (@danahmedkhan) 4 mai 2013
Par un strabisme propre à la logique politique de ses institutions, la société française est restée davantage attachée au second terme : le social. D’où la rareté des messages reliés à la diversité culturelle. En effet quand on recherche #diversitéculturelle sur Twitter, on constate que le dernier tweet date du 21 mars dernier. Quatre seulement sur ce thème ont été publié depuis le début de l’année ! Et qui plus est émis par des organisations. C’est dire le fossé qui sépare les deux logosphères ainsi que les implications politico-économiques que cela suppose.
Tout se passe comme si l’offre était restée du côté français alors que la demande décolle et se redéploie par le biais des nouvelles technologies et de l’anglais qui pour le moment leur sert de vecteur. Twitter enregistre mécaniquement la radioscopie de ce retournement. C’est en cela que l’absence de la diversité est un précieux indicateur , le pinson dans le fond de la mine, qui doit alerter les politiques sur la manière de conjuguer les diversités individuelles à l’unité collective. Les acteurs français de la diversité n’ont qu’a tendre l’oreille.
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