Alors que l’austérité budgétaire est le maître mot des politiques économiques en Europe et que l’Union monétaire a un peu plus de dix ans, la situation actuelle donne à réfléchir à la notion de diversité culturelle. Car cette Union monétaire, symbole puissant de l’Union européenne, territoire autrefois ravagé par des guerres et des conflits .
Cette Union monétaire apporte une aspect formel, uni, acculturé de la monnaie, autrefois privilège du Roi. Garantie de prospérité, de paix et de vigueur économique pour notre vieux continent, elle s’est transformé désormais en fardeau. Bien que résolument européen, on ne peut rester indifférent à ce désastre économique que porte en son sein une Union monétaire mal conçue.
Car de multiple, la monnaie est passée à unique, en perdant le lien social et affectif que pouvait avoir un peuple envers son franc ou sa lire. Mais il est possible de reconstruire ce lien, non pas en supprimant l’euro, mais en rebattant monnaie à l’échelle locale. L’expérience des S.E.L (système d’échanges local) qui existe depuis trente ans est éloquent à cet égard. C’est la flexibilité par la diversité de l’échelle. De nombreux projets en ce sens fourmillent à travers le monde, et l’on en compte quelques dizaines rien que sur le territoire français. Projets citoyens, projets novateurs, les monnaies locales permettent de recréer dans une ville, dans un territoire, le lien social et économique perdu, sans couper le cordon ombilical de la mondialisation. Car c’est dans la diversité des échelles de vie, des échelles économiques que réside notre futur.
Mais quel intérêt de battre monnaie ici et là, pourriez-vous me dire ? D’abord pour retrouver du sens, comprendre que la monnaie, loin d’être virtuelle, doit d’abord s’échanger de mains à mains. Créer une monnaie valable uniquement un espace restreint, en complément d’une monnaie nationale permet de resserrer les liens entre les acteurs économiques locaux, tout en étant porteur de l’histoire du terroir. L’expérience des SEL est bien connue à cet égard. C’est remettre de la vie dans la monnaie. Bien gérer, par exemple de manière associative, une monnaie locale est pleine d’espoir et se vit. C’est reprendre en main une partie de son destin., comme l’explique le beau dossier dédié à ce thème dans la 5e livraison du magazine Usbek et Rica, « le magazine qui explore le futur »
A quand le Franc Lilasien ? Ou Pantinois ?ou Estparisien?
