Le collectif France-Brésil : la solidarité internationale pour contrer la destitution de Dilma Rousseff

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De gauche à droite : Marie José Malheiros, syndicaliste, Silvia Capanema, élue de St-Denis, Eric Coqueret, du Parti de gauche…

Pour répondre au coup d’état institutionnel du 17 avril visant à destituer Dilma Rousseff, présidente du Brésil élue démocratiquement, le collectif solidarité France Brésil a tenu  le 24 juin dernier à la maison d’Amérique latine sa première conférence de presse. Devant un groupe de journalistes où la presse nationale brillait par son absente, le collectif composé d’Alerte Honduras, des amis du mouvement des travailleurs Ruraux sans terre, d’Autres Brésils, de la cellule du parti des travailleurs , du collectif Paraguay, de France Amérique latine, du mouvement démocratique du 18 mars, du Parti communiste, du Parti de gauche et du syndicat des cadres et techniciens parisiens de la CGT, compte sur la solidarité internationale pour mettre en cause l’image d’un « Brésil moderne, démocratique, septième puissance mondiale ». Ainsi, espère-t-il faire pencher la balance en faveur de l’expression de la démocratie gravement compromise dans « le cirque parlementaire » qui a conduit la présidente sur la voie de la destitution.

Les orateurs qui se sont succédés, ont rappelé qu’aucune charge de corruption ne pèse sur la présidente légitime. Car, a précisé Éric Coqueret du Parti de gauche, c’est davantage pour couvrir la corruption endémique d’une bonne partie de la classe politique que Michel Temer et son gouvernement ont mis en place cette manœuvre politico-juridique.

En effet au sein de la Commission spéciale de destitution, 49 des 81 sénateurs et 303 des 513 députés du Congrès font l’objet d’investigations ou sont eux-mêmes reconnus coupables de corruption ! Même le gouvernement de transition n’y échappe pas : 8 de ses ministres sont cités dans des affaires de corruption et trois d’entre eux ont été démis dès leur entrée en fonction !

Le spectre d’un retour à une dictature qui aura duré 21 ans (il s’est terminé seulement en 1986) revient dans les esprits. Les premières mesures du gouvernement provisoire sont inquiétantes à cet égard, a rappelé Silvia Capanema, élue au conseil municipal de Saint-Denis. Suppression immédiate du ministère de la culture et du ministère des Femmes, de l’Égalité raciale et des Droits de l’Homme, remise en cause des programmes sociaux et éducatifs . Autant de coupures qui compromettent gravement la poursuite de l’émancipation des classes populaires qui avait permis a plus de 46 millions d’entre eux, de sortir de la misère extrême.

Marie-José Malheiros , syndicaliste  et dernière amnistiée de la dictature brésilienne de 1964 a insisté sur l’importance de la solidarité intersyndicale qui peut demain sauver des vies comme l’avait fait naguère les collectifs contre la dictature. « L’appareil de répression n’a pas changé depuis cette époque ». Le délais de réaction à l’égard de ce coup montre à quel point la désinformation avait atteint même les milieux habituellement les mieux informés. La concentration au sein de six familles de l’ensemble des médias du Brésil n’y pas étrangère. Et internet  à haut débit demeure encore, aux dire de certains membre du collectif,  encore insuffisamment développé pour permettre une information alternative de circuler.

 

Pourquoi cette manipulation gigantesque a t-elle eu lieu ? (Elle rappelle les plus obscurs moments de « l’opération mains propres » en Italie en 1992 où la moitié des parlementaires italiens s’étaient retrouvés en prison ). Quels en sont les enjeux sur le plan continental et mondial ? Y a-t-il une volonté des grands opérateurs capitalistiques de mettre au pas l’ensemble des classes moyennes et populaires du globe. Ce sont quelques unes des questions qui seront traitées lors du colloque qui se tiendra le 1er juillet prochain au Sénat français. Pour information et inscription www.facebook.com/collectifsolidaritebresil , collectifsolidaritebresil@riseup.net

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