Nous introduisons une nouvelle chronique, un billet périodique, sur le « parler juste » si nécessaire en ce temps de grande confusion. Ces billets seront signés par Isabelle Montplaisir qui nous les enverra au gré de l’actualité de son Perche natal. Bon vent.
Var matin, il apparaît qu’une adjointe au maire de la Seyne-sur-Mer a refusé de célébrer un mariage le 6 septembre dernier au motif que la femme portait le voile.
Encore une qui ne connait pas la différence entre le verbe voiler qui veut dire cacher dans tous les dictionnaires de référence et un autre qui n’existe pas et qu’il serait peut-être judicieux de créer tant que les officiers d’état-civil commettront des impairs aussi étonnants que, disons le mot, ridicules. On pourrait proposer foularder ou enfoularder (comme endiamanter).
Plus simplement, la jeune femme portait un foulard.
L’avocat de cette jeune femme dit que son foulard cachait ses cheveux et laissait libre et apparent son visage.
Donc elle n’était pas voilée et ne tombait en aucun cas sous le coup de la loi qui concerne, rappelons-le, les femmes intégralement voilées, d’une burka afghane ou d’un niqab, sur la voie publique.
Donc on la reconnait, elle a une pièce d’identité et la photo correspond.
C’est clair.
La jeune femme qui voulait se marier a donc été discriminée. On peut être discriminée juste parce qu’on emploie un mot à la place d’une autre.
l’adjointe au maire à commis – à mon humble avis de linguiste – un abus de pouvoir, car elle a mis au premier plan sa vision de la laïcité, ce que , de toute évidence, elle ne doit pas faire. La jeune femme est musulmane, elle se couvre les cheveux, symbole sexuel dans les trois religions abrahamaniques , car les juives se couvrent également les cheveux à la synagogue et les catholiques, il y a cinquante ans aussi, quand elles entraient dans une église. Est-il besoin de rappeler que c’est pour elles qu’a été créé le fameux carré Hermès ?