Pour marquer le 10e anniversaire de la Convention de la diversité culturelle adoptée par plus de 130 pays membres de l’UNESCO, nous entreprenons une série de rencontres avec les acteurs de la diversité culturelle en France en Europe et dans le monde. Aujourd’hui , nous rencontrons Anne-François Volponi vous êtes sociologue et membre de Passim.
Combats-magazine. Anne-François Volponi vous faites de Passim, une association qui travaille dans le Sud dans le domaine de l’interculturalité groupe mais que signifie PASSIM ?
Anne-Francoise Volponi : Passim est d’abord un acronyme. Il signifie : Pour l’Action en Sciences Sociales et l’Investigation en Méditerranée Cela signifie aussi « ça et là » en latin. Cela évoque une démarche nomade et un goût pour toutes les sortes de mobilités !
CM Pouvez-vous nous le présenter plus en détail ?
A-F.V. Nous sommes une association loi 1901, créée en 2002 à la demande d’un regroupement de citoyens, d’élus locaux, d’artistes, de chercheurs et de travailleurs sociaux. Le but de cette association plurielle est de participer activement au changement social solidaire. Nous animons des espaces-temps participatifs à partir des questions de société que se posent les citoyens, les élus ou les professionnels.
Quelles sont donc ses actions ?
Tout d’abord, nous tentons de mener une éducation citoyenne en sociologie avec la mise en place de cafés sociologiques, d’ateliers libres de sociologie ou encore d’émissions de radio. Ensuite, nous essayons d’inciter la démarche scientifique avec notamment l’organisation de séminaires « hybrides »(où l’interculturalité a toute sa place), la menée de collectifs de citoyens-sociologues attachés à nos recherches, le partage de contes-férences scientifiqueset l’animation de débats publics portant sur des problématiques sociales et sociétales. Et enfin, en faveur de l’amélioration des politiques publiques, nous réalisons des diagnostics sociaux partagés, des recommandations médiées, et l’accompagnement méthodologique et analytique de soutien aux élus et professionnels impliqués dans la cohésion sociale.
Donc vous menez un véritable travail de recherche ?
En effet, la PASSIM est également un laboratoire de recherche en sociologie, en recherche fondamentale et en recherche-médiation. La structure mène ses travaux en fonction de 3 axes autour de la problématique d’« hospitalité ». Le premier axe correspond à la vie quotidienne. C’est-à-dire tout ce qui va concerner les échanges de proximité, l’interculturalité des pratiques, les attitudes d’altérité ou encore les différentes formes de mobilité. Le second axe s’intéresse quant à lui à la territorialité avec tout ce qui va se référer aux dispositifs mis en place, au professionnalisme, la prise en compte des besoins ; la solidarité, la médiation… Enfin, le dernier axe est travaillé au niveau sociétal en termes de cohésion sociale, d’esprit des lois, de modèle sociétal … .
PASSIM mène actuellement deux chantiers de recherche. Le premier concernant la « Sociologie des histoires familiales de la migration sicilienne » en« association avec » le C.N.R.S. Le second s’intéresse à l’« Analyse interactionnelle et réflexive de l’interculturalité des pratiques au sein de la dynamique patrimoniale des garrigues » pour le Ministère de la Culture, dans le cadre du programme national de recherche du GIS IPAPIC.
Comment caractériseriez vous l’approche de PASSIM ?
L’approche sociologique de PASSIM est particulièrement qualitative, contextualisée en configuration et impliquée dans le social, elle prend en compte chaque acteur dans sa singularité et considère l’ensemble hétérogène des acteurs comme un acteur collectif à part entière. La plus-value de cette approche est sa dimension médiatrice. En effet, elle permet d’aller jusqu’à la gestion de conflit, sociologiquement considéré comme socialisant.
Cette approche sociologique offre en définitif l’opportunité à tous les protagonistes concernés par une problématique sociale, de la co-production d’un « bien commun », réflexif et opérationnel, d’un « vivre ensemble » partagé à l’échelle d’un territoire de pratiques, qu’elle qu’en soit l’échelle. Il convient de noter que la PASSIM gère actuellement les cafés participatifs citoyens de l’Agglomération d’Alès en vue de la co-élaboration de son Contrat Ville et de la mise en place de ses Conseils Citoyens.
